Re: Le retour du vassal

par **Fool.deboishardy** Jeu 25 Juil 2013 - 21:22

Je m’excuse sincèrement. Je suis un égoïste.

Ce furent les premiers mots qu’il réussit à sortir après un long silence. Il avait dû ravaler une grande partie de sa fierté. Mais elle devait être la première victime de sa démarche comme elle avait été la première coupable de la situation actuelle. Il pris un ton posé et sincère. Le même ton qu’il avait employé pour se confier à Ayena. Il avait l’impression que cela faisait une éternité alors qu’il ne s’était écoulé que quelques instants avant que tout bascule.

Je me rends compte que je suis un vulgaire égoïste. Je vous ai imposé mes vues et mes décisions. Alors que vous n’avez jamais agi ainsi avec moi. Vous avez toujours été à l’écoute et de bons conseils.

Une relation, quelle qu’elle soit, était avant tout basée sur un échange, sur de l’honnêteté. Il n’avait rien échangé du tout auparavant, et bien loin d’être honnête avec elle.

Je vous ai dit des mots durs, peut-être blessants… Mais cette dureté n’était pas dirigée contre vous, mais contre moi et moi seul. Je ne veux pas et je n’ai jamais voulu vous faire du mal. Tout ceci est le résultat d’un conflit intérieur qui me déchire et de ma maladresse dans ma relation aux autres. On m’a entrainé à tuer des personnes, pas à les écouter et à leur parler.

Il hésita un instant. Il essayait de lui expliquer les œillères qui l’entravaient et qu’il essayait d’arracher dans l’instant présent.

J’ai la plus haute estime pour vous. Vous êtes une femme remarquable par bien des aspects. Vous êtes intelligente, perspicace, pleine d’esprit et belle. Vous êtes sans aucun doute ce qu’un homme peut rêver de mieux comme épouse… Je comprends sans mal qu’Adrien qu’il vous ait aimé…

Il marqua un silence et observa Ayena. Avant de continuer, il voulait savoir l’effet que ses paroles auraient sur Ayena. Etait-elle prête à renouer le dialogue ?

par **Ayena** Sam 27 Juil 2013 - 15:40

"Je m'excuse".

Ou "J'excuse ma propre personne". Il se pardonnait lui même. Efficace et pas cher. Ayena n'avait plus rien à acter.
La femme blessée écoute, placidement, son vassal se fustiger. Elle le laisse faire, il le mérite bien. Même si elle n'aime pas les hommes qui se montrent en état de faiblesse : elle a été élevée sous l'égide d'un père sévère et omniprésent, un balourd du commerce qui obtenait ce qu'il voulait; elle a vécu ses premiers pas de femme auprès d'un mari violent qui exerçait son autorité par le pouvoir du poing; enfin, elle a aimé un homme dont l'âge apportait une assurance certaine en sus d'un charme naturel qui lui permettait de tout obtenir. Pour elle, un homme doit être puissant. Alors Ayena reçoit ce que dit Fool avec un certain détachement mêlé de froideur. Avant de se rendre compte petit à petit que la force de son vassal réside dans le courage qu'il a de s'ouvrir à elle. Et alors, seulement, alors, elle lui accorde l'attention qu'il mérite. Et lorsqu'il se tait, elle le scrute. Elle se scrute aussi.

Que répondre ? Comment répondre ? Elle ne peut lui retourner les compliments. Elle ne peut lui dire qu'il est plein d'esprit : il vient de lui en envoyer plein dans la figure. Elle ne peut prétendre qu'il est beau : un homme ne se rassérène pas de cela. Alors ? Lui confier un amour dont elle n'est pas sûre ? Car en vérité, c'est quoi l'amour ? Un attachement ? Alors, elle aime ses amis ? Non. Il y a aussi du désir. Mais elle ne désirait pas charnellement Adrien, avant le mariage, puisqu'elle avait peur de ces contacts corporels, faute de mauvais souvenirs précédents. Et pourtant, elle aimait Adrien. Et Adrien l'aimait, c'est Fool qui vient de le lui rappeler. Aimer c'est... C'est compliqué. Et ça finit mal.

Reste une solution : celle d'écarter le sujet. Elle sait si bien contourner les obstacles... Les reléguer à l'arrière plan... Mais il ne faut pas blesser Fool davantage. Trouver un juste milieu. S'accorder du temps, pour penser. Pour s'expérimenter, aussi. Parce que finalement, si elle aime Fool, est-ce si grave ? Non. Il n'est pas noble, certes. Cela empêche un mariage. Cela n'interdit pas d’aimer. Si elle l'aime. Et pour le moment, Dieu qu'elle est embrouillée dans ses sentiments. Un chien n'y retrouverait pas son chiot dans cet embrouillamini de sentiments, dans cet imbroglio total. Elle veut se tester avant : sera t-elle capable d'accorder son cœur à nouveau ? Car Fool n'acceptera pas qu'elle fasse semblant, comme elle l'avait prévu pour son futur époux. Alors, puisque s'il la veut, il la veux entière, il devra patienter.

- Partirez-vous en voyage avec moi ?

Voilà. Dire que l'on part quand même. Mais l'associer à cela.

- Je vais rejoindre une amie en Orléans. Ce sera sans retour pour moi. Pour vous, comme vous voulez. Mais je ne veux pas que l'on se sépare de la sorte.

Voilà. Tu sais à présent. Tu l'aime, tu la suis. Ou tu l'aime, tu la fuis. A toi de voir.

par **Fool.deboishardy** Dim 18 Aoû 2013 - 19:18

Partir oui. Fool en était certain. Par contre le motif du départ était très obscur. était-ce son devoir d'escorter sa suzeraine? était-ce ses sentiments qui l'y poussaient? est-ce une autre raison encore restée obscure? ou tout cela réuni? Il avait besoin de réfléchir. Mais en fait cela avait-il un importance pour le moment?
Certes il avait compté sur une période de repos sur son domaine pour se reposer de la précédente guerre mais tant pis. Mais il n'aurait point eut de repos à savoir Ayena et Madrien sur les routes.

Vous le savez Dame Ayena, ma place est auprès de vous.

Il n'ajouta point mots sur le départ définitif. Il ne sentait pas encore prêt à dire adieu au Lengadoc. Et puis après ce qu'il venait de se dérouler, sa place auprès d'Ayena était encore floue jugea t il.

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